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Que diable : Codex Gigas ou la Bible du diable.

L’histoire et ses traces, les livres anciens dans ce cas-ci, permettent des découvertes renversantes.
 
C’est le cas ici de la Devil Bible ou Codex Gigas (GIGAS en grec se traduit par GÉANT en français). On retrouve cette bible du diable à la bibliothèque nationale de Suède. Petite histoire de guerre, cette bible se trouvait à Prague, mais :
 
In July 1648, during the final clashes of the Thirty Years’ War, the Swedish army looted the city of Prague. Among the treasures they stole and brought with them when they returned home was a book called Codex Gigas. Not only is Codex Gigas famous for being the largest medieval book in the world, but because of its contents, it is also known as The Devil’s Bible. Cite du site BOOKRIOT, https://bookriot.com/2015/07/15/10-things-know-devils-bible/
 
Dans cette présentation, je reprends les données de ce site et le complète par d’autre information.
Premièrement ce document est un document composé de plusieurs textes épars. Comme le dit Erika Harlitz-Kern :
 
The Devil’s Bible was meant to be a work of history. That’s why it contains the Christian Bible in its entirety, The Jewish War and Jewish Antiquities by Flavius Josephus (37–100 C.E.), an encyclopedia by St. Isidor of Seville (560–636), and The Chronicle of Bohemia written by a Bohemian monk named Cosmas (1045–1125). In addition to these texts, there are a number of shorter texts included as well, e.g. on medical practices, penitence, and exorcism. IDEM.
 
Comme indiqué dans cette citation, une partie du document est composée de la Bible Chrétienne ancien et nouveau testament) dans sa totalité, de The Jewish War et Jewish Antiquities de Flavius Josephus (37-100 CE) de l’encyclopédie de Isidore de Séville(560-636) et de La Chronicle de Bohème de Cosmas (1045-1125). Le document est complété par une série de courts textes qui touchent la pratique médicale, la pénitence et l’exorcisme.

Dans le détail ce Codex Gigas se compose de ceci :

Partiellement des passages de l’Ancien et du Nouveau testament, accompagnés d’incantations et autres pratiques qui servaient à combattre le démon, ou l’inverse dans certaines incantations.
 
De Flavius Josèphe la Guerre des Juifs (contre les Romains) en langue grecque, mais à l’origine une œuvre araméenne dont le texte fut traduit en grec et complété ou « AMÉLIORÉ ». Une traduction française de ces documents a été réalisé. André Pelletier publiera une traduction en 1975 (rééditer plusieurs fois) chez Les Belles Lettres, 3 tomes) et une traduction de Pierre Savinel pour les Éditions de Minuit, en 1977, cette fois en un volume.
 
FLAVIUS JOSÈPHE; Guerre des Juifs. Tome I : Livre I, Texte établi et traduit par : André PELLETIER 360 pages Collection des universités de France Série grecque - Collection Budé, 1975 (2003). EAN13 : 9782251001807
 
FLAVIUS JOSÈPHE; Guerre des Juifs. Tome II : Livres II et III. Texte établi et traduit par : André PELLETIER 429 pages Collection des universités de France Série grecque - Collection Budé N° dans la collection : 276 Première publication : 1980 (2009) EAN13 : 9782251001814
 
FLAVIUS JOSÈPHE; Guerre des Juifs. Tome III : Livres IV et V. Texte établi et traduit par : André PELLETIER 466 pages, Collection des universités de France Série grecque - Collection Budé, No dans la collection : 288, 1982 EAN13 : 9782251001821
 
Flavius Josèphe; La Guerre des Juifs. Traduit du grec par Pierre Savinel Précédé de Du bon usage de la trahison par Pierre Vidal-Naquet. 1977, Collection Arguments, 608 pages, 3 cartes, ISBN : 9782707301352 38.55 € (toujours disponible)
 
Des traductions précèdent ces dernières, mais dans la collection Galica, on en trouve une qui nous semble intéressante : 
 
Histoire de la guerre des Juifs contre les Romains, par Flavius Josèphe, précédée de sa Vie par lui-même et suivie de l'Ambassade de Philon, avec une introduction et des notes. Auteur : Flavius Josèphe (0038?-0100?). Auteur du texte Éditeur : Contant-Laguerre (Bar-le-Duc) Date d'édition : 1878 Type : monographie imprimée Langue : français Format : 2 vol. in-8° Format : Nombre total de vues : 644 Description : [Guerre des Juifs (français)] Droits : domaine public Identifiant : ark:/12148/bpt6k1410595m Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-H-238 
 
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12008314w Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30660857t Provenance : Bibliothèque nationale de France Date de mise en ligne : 27/03/2017
 
Le deuxième texte de Flavius Josèphe reproduit dans le Codex Gigas est Antiquités judaïques. Il fut édité vers l’an 93 ou 94. Ce document est composé de 20 livres. Dans sa traduction et éditions aux Éditions du Cerf, on parle de 5 volumes, tous de plusieurs centaines de pages. La traduction et la présentation sont de Étienne Nodet. Ils ont été publiés entre 1992 et 2010.
 
On trouve également l’encyclopédie Isidore de Séville dont le titre est Etymologiae. Voici une reproduction d’une page de cet Etymologiae.
 
La Bibliothèque nationale de France présente ainsi Isidore de Séville.
 
Isidore est né, a vécu et écrit en Bétique (actuelle Andalousie), la province d'Espagne la plus ouverte aux influences de l’Orient et de l’Afrique. En cette fin du VIe siècle, ce pays va devenir le conservatoire de la culture antique
 
Isidore assiste à l’unification de l’Espagne sous la domination des Wisigoths, qui s’y sont repliés au début du VIe siècle, élisant Tolède pour capitale. C’est sous l’influence de son frère aîné Léandre, alors évêque de Séville, que le roi Récarède, entraînant tout son peuple, se convertit de l’arianisme au catholicisme (589). Isidore rendra hommage au « premier monarque à régner sur l’Espagne tout entière », après l’expulsion des Byzantins qui, sous Justinien (527-565), avaient restauré l’autorité « romaine » en Andalousie. 
 
Il succède à son frère à l’évêché de Séville et conseille les princes. Il participe à l’affermissement de la royauté wisigothique, réorganise l’Église d’Espagne et travaille à la rénovation d’une culture hispano-romaine. Il écrit de multiples manuels d’initiation liturgique, exégétique, théologique à l’usage des clercs, des moines, mais aussi des laïcs appelés à de hautes fonctions. À cette époque, Séville est un centre culturel particulièrement brillant et sa bibliothèque s’est enrichie des textes transportés par les chrétiens réfugiés d’Afrique. À son entrée, on peut lire : « Il est ici bien des oeuvres sacrées, bien des oeuvres profanes ». 
 
Avec les Étymologies sur l’origine des choses en vingt livres, Isidore donne la première somme médiévale. Suivant un mode de pensée propre à la tradition antique (différence, analogie, glose, étymologie), il sélectionne, organise, explique l’héritage hellénistique et romain. Les Étymologies embrassent:
  • les sept arts libéraux,
  • le droit,
  • la médecine,
  • les savoirs sacrés,
  • les sciences naturelles
  • les techniques.
Isidore ambitionne de saisir l'essence même des choses à travers l'origine des mots, en vertu d'une conviction doublement fortifiée par la philosophie grecque et par les traditions exégétiques judéo-chrétiennes. Il affirme que la culture antique est nécessaire à la bonne compréhension des Écritures. Animé de la passion encyclopédique qui hantera les clercs médiévaux, il a le souci permanent d'apprendre autant que d'instruire. 
 
C’est sans doute parce qu’il fait entrer la culture antique dans une mise en forme médiévale qu’Isidore aura un tel rayonnement dans la civilisation hispano-arabe. Son oeuvre connaîtra une diffusion extraordinaire aux siècles suivants dans l’Europe entière : auteur favori de Raban Maur, il est l’écrivain latin le plus souvent recopié et lu au Moyen Âge. Avec Cassiodore, il est l'un de ceux « qui ont fait entrer la culture antique dans l'étroite cellule du Moyen Âge ».
 
En voici quelques illustrations :
 

Une édition en latin datant de MDCCXCVII (1697)

The Chronicle of Bohemia est un autre texte que l’on trouve dans ce document codex Gigas.
Livre plus récent, mais qui n’est pas très connu sauf une source en anglais, dont je n’ai pas accès, au plein texte.
 
Voici pour le contenu.

Description de ce Codex GIGAS.

Le codex mesure 97cm de haut, 50cm de large et 22 cm d’épaisseur. Quelques 320 feuilles de vélin composent le codex dans sa version actuelle. On croit que huit feuilles sont manquantes.
 
Le vélin est constitué de peau de veau (ou d’ânes, si on croit cette version). On calcule que près de 160 bêtes ont été nécessaire pour réaliser ce codex.
 
Son poids est d’environ 75 kilogrammes.
 
L’ensemble du codex aurait été rédigé par une seule personne.
 
Il existe qu’un exemplaire de ce codex.

Documentaire :

Un documentaire de National Geographic est disponible sur You Tube.
CODEX GIGAS - LA BIBLE DU DIABLE https://youtu.be/abMAQc6L47c

Version numérique :

Puis l’ouvrage numérisé disponible sur Internet dans le sire de la
Bibliothèque numérique mondiale.


Portrait du diable.

Représentation du Royaume des cieux.
Merci de votre attention.
 

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