03 : Veilles informationnelles

Dans la dernière livraison de Bulletin des bibliothèques de France , Bruno Laour propose un court texte des plus intéressants. Je vous invite à méditer ce texte dont le titre est : « Plus elles se répandent, plus les bibliothèques deviennent centrales ». Le texte repose sur cinq thèses qui vont de la virtualité de la bibliothèque, sa matérialité délocalisée et sa fusion avec la classe, la vie, le quotidien des utilisateurs. À lire pour ceux qui préfèrent croire en la disparition des bibliothèques, peut-être sont-elles en train d’envahir l’espace… En passant le reste du numéro est aussi très intéressant. Latour, Bruno, « Plus elles se répandent, plus les bibliothèques deviennent centrales », BBF , 2011, n° 1, p. 34-36  [en ligne] Consulté le 16 mars 2011

Marquer graphiquement la réalité, ça commence par l’écriture. La volonté de transmettre par autre chose que l’oral l’histoire, surtout au début les légendes, car l’oral déforme autant que l’interprétation d’une pièce musicale qui ne se réfère jamais aux notes, aux feuilles de musique. On reconnait cela dès que l’on se penche sur la tradition de la musique folklorique. Les paroles changent, le tempo change. Une pièce prend la forme qu’une tradition lui donne, nous avons alors comme résultat une chanson folklorique tel qu’elle est à un moment donné de son histoire à une date précise dans un endroit précis. Une collection de bibliothèque, c’est un peu comme une chanson folklorique. On en connait les paroles, le tempo, mais grosso modo, aucune bibliothèque ne se ressemble vraiment. Dans le cas des bibliothèques collégiales, il est vrai qu’un ensemble particulier de volumes se retrouvent dans chacune d’elles. Pourtant, les bibliothèques ont un air bien particulier, chacune chante la chan